Cela faisait maintenant un mois que j’étais arrivé sur cette ile qu’est Hawaii. Et à vrai dire, malgré ce que j’avais pensé au début, je ne pouvais pas dire que je ne m’y sentais pas bien. En fait, j’avais même l’impression de revivre, de me sentir bien, sans problème à porter sur mes épaules. J’avais cette sensation plutôt étrange de ne plus me prendre la tête et de laisser couler les choses, ou plutôt de les accepter comme tel. C’est du moins la sensation que j’avais. Je n’avais plus touché à la drogue et avait fortement diminué ma consommation d’alcool depuis mon arrivé sur ces plages au sables fin. Et cela ne me manquait pas du tout. Je pensais que cela allait être très dur, mais j’ai su faire preuve d’une grande force de motivation. Je reprenais enfin gout à la vie. Et cela à tel point que je m’étais relancé même dans mes études de musique, quoi qu’à domicile pour le moment encore. Je ne me sentais pas de taille encore à retourner dans un univers si abrupte et stressant qu’est l’université. Je me sentais si protégé, en sécurité dans mon petit cocon familiale, proche de cette mer d’un bleue si profond. Je comptais vraiment profiter à fond de cette nouvelle chance qui m’était offerte et cela de la meilleur façon qu’il m’était possible. Je dois dire que mon père se sentait aussi assez heureux. Il avait repris son sourire en me voyant aller de mieux en mieux au fur et à mesure que les jours et les nuits défilaient sur l’ile paradisiaque. Pour ce qui est de ma mère, on lui avait trouvé une clinique privé tout près de la maison, ce qui me permettait de passer quelques heures par semaine avec elle. Son état stable mais j’avais espoir qu’un jour elle rouvre les yeux. Pour la première fois depuis bien longtemps je dois dire, je me disais que peut être, j’avais plus de chance que je ne le pensais. Et j’allais découvrir cela encore une fois en cette douce matinée.

Tous les matins, j’avais l’habitude de passer au café du coin pour prendre mon petit déjeuner avant de me mettre au travail à la maison. Mon père était déjà parti, il avait réussi à trouver un nouveau projet musical qui occupait toute ces pensées et son attention. Même si je ne le voyais plus si souvent, cela faisait du bien de le voir revenir ainsi à la vie après de si durs moments passé. Une fois de plus donc, je faisais la queue dans la boutique et, après avoir réglé pour un café latte et un muffin choco-poire, je filais en terrasse pour déguster cela tout en profitant du soleil qui tapait déjà sur ma peau. Ce n’est qu’après avoir bu la moitié de ma boisson et entamé ma pâtisserie, tout en appréciant la légère brise venant de la mer m’ébouriffait les cheveux, que je remarquais le garçon blond qui se trouvait à trois tables de moi, sur ma gauche. Au début, je ne le regardais que par curiosité, pour voir s’il était plutôt mignon. Mais plus je le regardais, et plus mon cœur s’emballait sans que je ne comprenne pourquoi. Ce n’est que quand il tourna rapidement sa tete dans ma direction que je compris pourquoi mon corps réagissait d’une telle façon face à ce garçon. Je le reconnu malgré que cela faisait maintenant quatre ans que l’on ne s’était plus parlé et deux ans que je ne le voyais plus. Maxime se tenait là, tout proche de moi. Je le revoyais, mon premier amour, après tant d’épreuve. Je ne pouvais plus m’empêcher de le regardais. A v rai dire, depuis un certain moment, je repensais souvent, et c’est surtout une de mes raisons de ma dérive et donc de mon départ du continent. Je ne savais plus quoi faire, je me retrouvais paralyser. Je n’avais absolument pas envisagé de le revoir un jour, mais je savais très bien que je ne pouvais pas rester comme cela alors qu’il était là, à simplement quelque mètre de moi. Rassemblant mon courage, je me levais et me dirigea vers sa table. Le trajet me parut durer une éternité et quand j’y fus enfin, je cru bien mourir d’une crise cardiaque. Il était resté comme dans mon souvenir. Il était même bien mieux. Il regardait ailleurs. Pour attirer son attention, je me raclais la gorge et enleva mes lunettes de soleil. ""Heu Maxime ? C’est bien toi hein ? Dis moi que je ne rêve pas quand même ?""

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Ces derniers mois, même ces dernières années avaient été un véritable cauchemar pour moi. Depuis le départ de mes sœurs, il y a trois ans. Elles avaient décidés de prendre leurs indépendance, de s’envoler et c’est ce qu’elle avait fait. Elle était venue vivre a Hawaii alors que moi j’étais resté en Californie avec mon père et ma mère. Puis c’est seulement quelques mois après le départ que le cauchemar a commencé pour moi. Je venais tout juste de rompre avec mon petit ami de l’époque, Nate, que mon père avait perdu son job. Il c’était mis a boire, puis a me frapper. Il n’avait jamais et il ne toucherais jamais a ma mère, c’était moi, seulement moi. Mais il n’y avais pas que les coups. Il y avait aussi les insultes j’avais pris l’habitude de l’entendre m’appeler ‘tafiole’ ou ‘tapette’ a cause de mon passé, du fait que mon premier amour avait été un garçon. J’avais aussi le droit a ‘bon a rien’ ou encore ‘petit con’. Bien sur cela n’était que le début d’une longue liste. Au départ cela n’arrivait que de en temps, puis au fur et a mesure des temps c’était devenu tout les jours. Je revenais très souvent au lycée avec des bleus, des plaies et bien sur jamais personne n’avait été au courant de ca. C’est ainsi que mon père avait commencé a me détruire. Petit a petit mes amis était partie, il n’étais resté que Kalei, ma meilleure amie. Nous étions sortit un peu plus tard mais elle aussi avait finir par partir. Cependant le départ qui m’avait le plus fait mal était celui de Nate. Peut être que nous n’étions plus ensemble a cette époque, mais il m’avait toujours aidé, soutenu bien que lui non plus ne connaisse rien de la raison pour laquelle j’étais sans cesse avec des bleus ou des plaies. J’avais fini par mentir a tout le monde, disant que je me battais, alors qu’en réalité j’avais encore plus horreur de la violence qu’avant. Je ne supportais plus de voir des gens se tapait dessus. Quand je le voyais, je fuyais. J’étais devenu un vrai trouillard. Et comme le disait si bien mon père, j’avais fini par croire ce qu’il n’arrêtait pas de me dire depuis trois ans. Je n’étais qu’un moins que rien. Ma confiance en moi, qui n’avait jamais été mon point fort, était au plus bas. Puis je ne pouvais pas en parler, pas que je ne veuille pas, mais les choses risquait d’être pire ensuite. Je le savais.

Ne voulant pas penser a tout ca, ou du moins pas tant que j’étais loin de ce malade je m’étais levé de mon lit pour aller prendre une douche. J’étais chez mes sœurs pour quelques semaines. En réalité je ne devrais même pas y être. J’étais arrivé il y a peine quelques jours et personne, même pas ma mère n’était au courant. J’avais fini a l’hôpital et plutôt que d’y rester bien sagement j’avais pris le premier avion pour Hawaii. Je ne voulais plus de cette vie, je n’en pouvais plus. Des fois je me disais que mourir serait plus simple. C’est ainsi que j’avais commencé a me mutiler. Je faisais cela depuis trois ans. Je ne cherchais pas a mourir mais je me disais simplement que si ca arrivait ca n’aurait pas d’importance. Mes séjours a l’hôpital avait d’ailleurs les seuls ‘repos’ que j’avais eu ces dernières années. Sortant de la douche, je m’habillait et grimaçait en voyant l’état dans lequel j’étais. Je n’avais plus vraiment l’habitude de me regarder dans la glace et les blessures que j’avais, qui datait de quelques jours, ne c’était pas arrangées. J’avais un énorme bleus sur les cotes, il avait presque tourné au violet. Mon œil au beurre noir était toujours pas beau a voir. Mon sourcils recousu laissait apparaitre une cicatrices et la plaie de ma lèvres était toujours présente. N’importe qui qui m’avait connu en bonne santé aurait eu peur en me voyant comme ca. Ce matin la, ne sachant pas vraiment pourquoi, surement en voyant une photo de lui et moi, je me mis a penser a Nate. Je pensais souvent a lui en réalité, surtout depuis que Kalei avait rompu, me laissant tomber elle aussi. J’avais aimé Kalei, vraiment mais ca n’avait jamais réellement été comme avec Nate. Il avait été mon premier amour. Et comme on dit souvent on n’oublie jamais vraiment son premier amour pas vrai ? Je me disais pourtant que lui et moi c’était fini, pour de bon. Il avait surement du passer a autre chose depuis le temps. Il avait surement du trouver quelqu’un d’autre, une fille ou un garçon. Pour ma part je me disais que je l’avais oublié aussi. Après tout j’étais sortie avec Kalei plusieurs mois. Mais en y repensant il y avait toujours eu quelqu’un de moins quand je sortais avec Kalei. Mais n’ayant pas vu Nate depuis des années je devais l’avoir oublier après tout. Mais pourtant a ce moment précis, posé dans le starbuck’s, la capuche sur la tête, buvant mon café, c’est a lui que je pensais. En relevant la tête j’aperçu rapidement un garçon qui me regardait. Il avait l’air mignon, mais je n’étais pas d’humeur a ca. Je détournais la tête et sirotait en silence mon café. Je ne le vis même pas approcher et sursautait légèrement quand on s’adressa a moi. « Heu Maxim ? C’est bien toi hein ? Dis moi que je ne rêve pas quand même ? ». Tournant la tête vers lui je le reconnu. Mon cœur sembla rater un battement et je manquais de m’étouffer avec mon café. C’était… Nate ?! Non impossible. Mais que faisait-il ici ? A Hawaii ? Je restais un moment silencieux, le regardant. Il n’avait pas vraiment changé en réalité, enfin je dirais plutôt qu’il était encore plus beau qu’il ne l’était avant. Bizarrement mon cœur battait bien plus vite qu’il n’aurait du. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas ressentit ca. Incapable de détourner mon regard de lui, oubliant l’état de mon visage qui devait surement faire peur, je pris la parole. « Nate ? Gosh mais… C’est bien moi mais qu’est ce que… Qu’est ce que tu fiche ici… ? ». Si Nate rêvait alors je rêvais aussi et on ne rêve jamais a deux. Je n’arrivais pas a croire que Nate se tenait en face de moi. Au fond de moi j’avais envie de me lever et de le serrer dans mes bras mais je ne fis rien. Je ne savais pas comment il réagirait si je le faisais. Je lui fis signe de s’asseoir et fini par reprendre la parole. « Ce me fait tellement plaisir de te revoir… Tu n’as pas changé… ».

En fait je dois dire que c'était plus qu'un rêve que je vivais en ce moment même. On pourrait même dire que c'était le fantasme le plus parfait que je n'aurais pu jamais imaginer. Mon premier véritable premier amour était là, devant moi, et je n'étais pas seul dans mon lit pour une fois à pleurer sur de vielles photos couleurs légèrement abimé par le temps. Il était en chaire et en os, assis devant moi, pratiquement inchangé. Chaque trait de son visage était identique aux souvenirs que j'avais de lui, qui étaient gravés à jamais dans ma mémoire. La moindre mèche de cheveux blonds étaient à sa place, j'avais même envie de jouer avec, juste pour être vraiment sûr que tout cela était bien réel. Il n'y avait que quelques imperfections, comme cet oeil au beurre noir qui gâchait ces si belles pommettes et divers bleus éparpillés sur son visage si fin et doux. Mais pourtant, je n'étais pas gêné. J'avais bien quelques frissons en les regardant, mais je savais me maitriser. Avant que l'on ne se parle plus du tout, il avait commencé à être dans ce même état, même pire des fois je dois dire, et j'avais compris avec le temps et suite à des disputes qu'il fallait éviter de poser la moindre question sur ce qui se passait sur sa vie. Mais rien ne pouvait entraver la surprise et l'immense joie que je ressentais à ce moment précis. Lui non plus n'en revenait pas apparemment. « Nate ? Gosh mais... C'est bien moi mais qu'est-ce que... Qu'est ce-que tu fiche ici... ? ». Je devais avoir un sourire béat immense sur mon visage. Cela devait faire des années et des années que je n'avais pas entendu le mot « Gosh » dans la bouche de Maxim. Par le passé, cela me faisait toujours rire et je dois dire que j'avais l'habitude de me moquer de lui à propos de cela. Une tonne de souvenirs me revenait en tête à ce moment précis. Je me rendais compte à quel point j'avais pu passer de merveilleux moment avec lui. Les mauvais ne comptaient pas, seuls les moments de joies intenses restaient. À cet instant précis, je ne savais plus quoi faire d'ailleurs. J'hésitais entre m'avancer vers lui et le prendre dans mes bras ou bien lui passer une main dans les cheveux tout en le regardant profondément droits dans les yeux. Mais je me dis tout de suite après que la meilleure des choses à faire serait de répondre à la question posé, du moins pour le moment. « Et ben pour le moment je bois un café, mais sinon j'habite dans le coin maintenant. J'en avais un peu marre de la Californie. ». J'avais dit tout cela avec encore se sourire illuminant mon visage. Je restais encore quelques instants debout, à le regardais presque comme la première fois, jusqu'à ce qu'il m'invite à m'asseoir à sa table.

En fait, j'attendais qu'il me le demande, pour voir si seulement il désirait me parler de nouveau. Encore une fois, il y eu un silence, mais il n'était pas gêné. Au contraire je crois bien. On se regardait tous les deux, on profitait de ce moment rien qu'à nous, et de mon côté, je n'arrêtais pas de me pincer discrètement le bras droit, juste pour bien être sur de la chance que j'avais et que dans quelques secondes, je n'allais pas retrouver les murs blancs de ma chambre. Après un petit moment, il reprit la parole. Sa voix calme et douce m'avait tant manqué. C'était comparable à la brise d'été sur ma nuque. « Ce me fait tellement plaisir de te revoir... Tu n'as pas changé... ». Je rigolais et me passa une main dans les cheveux. A chaque regard sur lui, mon coeur s'emballait. J'avais du mal à tenir le coup d'ailleurs et presque du mal à respirer, mais quelque par, c'était aussi super. J'avais l'impression d'être vraiment en vie, d'avoir la confirmation d'être une vielle épave tournant au ralentit dans une déchèterie, et cela depuis bien longtemps. Plus rien n'avait d'importance. Tout ce qui comptait maintenant à mes yeux, c'était ce moment précis. Mon sourire ne disparaissait pas, il s'amplifiait. « A moi aussi tu sais... Ton visage est resté le même... Je crois bien que je l'aurais reconnu même entre mille. » Tout en disant cela, j'avais laissé ma main droite se promenais sur la table et elle n'était maintenant plus qu'à quelques centimètres d'une des siennes. Je ne l'avais pas remarqué, mais je ne l'a bougea pas pour autant. Je voulais qu'il la touche, juste pour pouvoir ressentir le contact de nos deux peaux. Pour tenter de me décontracter quelques peu, je repris une gorgée de café, et cela sans le quitter des yeux. Il n'y avait presque pas besoin de parler, on se comprenait rien qu'en se regardant. Malgré moi, mes mots dépassèrent mes pensées. « Tu m'as manqué tu sais... Je suis vraiment désolé pour tout ce... » Je me rendais compte de ce que j'étais en train de dire et rougis légèrement. Je ne voulais pas lui dire cela, du moins pas pour le moment, du coup je détournais le regard quelques secondes et joua nerveusement avec mes lunettes. Quand je revins vers lui, je mis mes deux mains autour de ma tasse de café. « Et toi dis moi, qu'est-ce que tu viens faire dans un tel trou perdu ? »

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Nate et moi nous connaissions depuis de longues années, en réalité nous nous étions toujours connu, nous avions pratiquement grandit ensemble. Durant mon enfance il avait toujours été comme un grand frère, il avait toujours eu tendance a me protéger, mais a l’adolescence les sentiments avaient changé. J’avais a peine 14 ans quand nous avons commencé a sortir ensemble, lui en avait 18. Beaucoup de gens direz surement qu’il y a trop d’écart d’âge, mais pour nous ca n’avait pas d’importance. Tout ce qui importait c’était le fait qu’on s’aimait, que nous étions bien ensemble. Mais quand Isobel, ma sœur ainé, et meilleure amie de Nate avait appris pour nous deux cela ne lui avait pas plus. C’est depuis ce jour qu’elle n’a plus adresser la parole ni a Nate, ni a moi. Cela me fit mal, mais j’aimais Nate et je ne voulais pas le perdre lui aussi. Puis nous avions finir par rompre, au bout d’un an pratiquement. Mais cela n’arrangea rien avec Isobel, elle refusait de nous parler. Cela faisait quatre ans qu’elle refusait de m’adresser la parole, j’espérais toujours au fond qu’elle me pardonnerais un jour. Mais ces derniers temps, depuis six mois, depuis ma rupture avec Jezzy, je pensais beaucoup a Nate. Je me rendais compte au fur et a mesure que le temps passait qu’il me manquait de plus en plus. Je me rendais compte que j’aurais aimé qu’il soit encore dans ma vie, j’avais envie de le voir. Et il fallait croire que je pensais cela au bon moment car Nate se tenait, a cette instant précis, en face de moi. Et aussitôt l’idée de ma sœur ne me parlant plus m’était totalement sortit de la tête. A cette instant même je ne pouvais penser a rien d’autre que Nate, qui se tenait en face de moi, son café dans la main. « Et ben pour le moment je bois un café, mais sinon j'habite dans le coin maintenant. J'en avais un peu marre de la Californie. ». Il habitait ici ?! Le monde est vraiment petit pas vrai ? Je n’arrivais pas a croire qu’il habitait ici, je le pensais pourtant toujours en Californie. Mais de toute façon j’allais devoir y retourner, je ne pourrait pas rester a Hawaii plus de deux mois. « Tu as emménager ici ? Sérieux ? ».

Il est vrai qu’après la Californie, Hawaii c’est assez diffèrent. Mais pour les quelques jours que j’y avais passé seulement je m’y sentais bien. En même temps ici mon père ni était pas alors je ne pouvais que me sentir bien pas vrai ? Depuis mon arrivé a Hawaii j’avais l’impression d’être en sécurité, de me sentir moins stressé et je n’avais plus vraiment peur. Pour moi ‘ma maison’ n’était plus vraiment un endroit de calme ou je pouvais me détendre. C’était plutôt un endroit ou j’avais peur d’être, ou je ne pouvais pas dormir correctement. Je ne m’y sentais plus chez moi depuis plusieurs années. J’aurais aimé pouvoir partir, aller habiter autre part, avec mes sœurs par exemple, mais je n’étais pas majeur et mon père ne l’aurait jamais permis. Je savais que jamais il ne frapperait ma mère, ni mes sœurs mais je savais aussi qu’il serait capable de venir me chercher pour me ramener ‘a la maison’. J’aurais pu porter plainte mais j’avais bien trop peur, je prenais ces menaces au sérieux. Mais ne voulant pas penser a ca maintenant, surtout en ce moment, je chassais ca de ma tête. Depuis que Nate c’était assis en face de moi je ne pouvais m’empêcher de le regarder, je ne pouvais le lâcher du regard. Je repensais a quand nous sortions ensemble. J’imaginais sa main dans la mienne, ses lèvres sur les miennes, le fait de se retrouver dans ses bras et je ne pu m’empêcher de remarquer mon père qui battait bien trop vite, ainsi que ce sentiment. Comment pouvais-je ressentir ca encore alors que ca faisait 3 ans que nous avions rompu… Je n’arrivais pas a croire que je ne l’avais pas oublié, je pensais pourtant que c’était le cas. « A moi aussi tu sais... Ton visage est resté le même... Je crois bien que je l'aurais reconnu même entre mille. ». Enfin pas tout a fait le même. Il était le même si on enlever les bleus et les plaies. Je vis alors sa main, a quelques centimètres de la mienne. J’avais envie de la prendre, mais me rappelait alors que nous étions en plein milieu du starbuck’s. Je n’étais pas encore prés pour afficher mon attirance pour les garçons devant tout le monde. Je lui souris légèrement et pris la parole. « Ouais enfin le même si t’enlève les bleus, les plaies et les cicatrices. ». Même Nate n’avait jamais su d’où venait tout cela. J’avais toujours mentit, disant que je m’étais bagarré alors qu’au contraire j’avais horreur de me bagarrer. Il y eu un silence mais rien de gênant au contraire, nous étions juste en train de penser a quel point nous nous étions manqué, a quel point j’avais envie de revenir en arrière, de ne jamais avoir rompu avec lui. Mais pour moi certaines choses avaient changé, je n’étais plus vraiment le même en réalité, j’étais renfermé, je n’avais pas du tout confiance en moi et le fait d’être gay ne m’aidait pas vraiment. « Tu m'as manqué tu sais... Je suis vraiment désolé pour tout ce... ». Je le vis rougir, mais ne compris pas vraiment pourquoi. Je ne comprenais pas non plus pourquoi il était désolé. Il n’avait rien fait de mal après tout. Je lui adressais un sourire rassurant. Je ne serais dire a quel point il m’avait manqué tellement c’était fort. Il m’avait beaucoup trop manqué. « Tu m’as manqué aussi… Beaucoup trop mais je… Tu es désolé pour quoi ? ». Je le vis jouer nerveusement avec ces lunettes. J’aimais le voir rougir, cela le rendait encore plus beau. J’eu envie de prendre sa main une nouvelle fois mais la porté a mon verre et bu une gorgée. « Et toi dis moi, qu'est-ce que tu viens faire dans un tel trou perdu ? ». C’était une bien longue histoire et je n’avais pas vraiment envie de parler de certains détails de cette histoire. Je restais silenxcieux quelques instants avant de reprendre la parole. « Je viens voir mes sœurs pour les vacances, elles ont emménagés ici il y a trois ans. ».